Relation à nos anciens
Vieillir, souffrir, décliner, perdre de l’autonomie, se sentir partir …
Laisser, quitter ou abandonner un endroit, nos proches, vers un dernier nouvel inconnu …
Qui peut nous suivre jusqu’à nos dernières limites du vivant ?
À qui confit-on ce que nous sommes devenus, nos peurs, nos croyances ?
Qui peut accueillir nos détresses, celles de la manifestation de l’état de notre corps, de notre esprit, de nos facultés, certaines abîmées, d’autres conservées ? Quel est l’état du vivant dans le présent à renouveler chaque jour ? Qui entend notre désir souvent muet, tue ou caché ?
Accompagner dans le respect et la dignité les personnes « en devenir d’un autre état », la mort en étant un : chacun déterminera le sens en fonction de son histoire et sa culture. Cela demande de réelles convictions, de solides appuis pour faire face à des situations parfois terribles et dramatiques.
Les pathologies associées aux formes dégénératives du vieillissement engendrent pour les concernés et proches un certain isolement auquel il est fondamental de pouvoir répondre en gardant sa place juste, tout en tenant un cadre précis qui ne se substitue à aucune autre discipline médicale et de santé.
Comment améliorer un quotidien, le rendre moins monotone, ritualiser les moments de la journée … ?
Participer ou faire accepter une forme de dépendance, l’accès aux besoins essentiels par des tiers : le repas, la toilette, le coucher, le sommeil ?
Comment peut-on mobiliser et conserver des acquis sur le plan des motricités, de la mémoire ?
Stimuler et valoriser l’histoire pour réactualiser et s’occuper du présent chez ces personnes les plus isolées, non reconnues ou pensant pour certaines d’entre elles relever du domaine de l’inutilité ?
Leur donner le goût de vivre, transmettre ce pourquoi elles existent et ont tracés tout ce chemin jusqu’à aujourd’hui …